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Carnet des via ferrata

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Freissinières (05), la première via ferrata construite en France.

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Voir aussi les photos prises un autre jour par Amandine Granier.

  C'est la première via ferrata construite en France, elle est située dans une région magnifique, et sa situation dans une belle falaise en fait une référence. Celui qui se rend dans les Hautes Alpes se doit de la mettre à son programme. Elle se situe entre Briançon et Embrun, près de L'Argentière la Bessée, dans une de ces vallées qui montent à l'assaut des cimes encore enneigées en été.
  Pour moi, elle constitue un souvenir mitigé, car la première fois, j'avais sous estimé sa difficulté. Il faut dire que c'était juste après notre initiation, et que j'avais dû hisser ma coéquipière dans la seconde partie. Cette fois-ci, j'arrive le matin dans un air déjà chaud. Venant d'Embrun, je ne regrette pas d'avoir choisi la route tortueuse qui passe près de Champcella. Quelques voitures sont déjà sur le parking et je me gare près d'un véhicule qui, semble t il, vient d'arriver car quelqu'un est à proximité: C'est Charly, figure locale de Dormillouse, Franco-anglais, ex perchman et ex accompagnateur de montagne, de retour d'Angleterre. Il m'explique qu'il vient de réaliser un rêve: dormir à ici, en pleine nature, au flanc de cette vallée qu'il connaît si bien, bercé dans sa voiture par le murmure lointain du torrent. Il envisage de gravir un beau sommet aujourd'hui.
Le village de Freissinière, vu de la via ferrata
  Le panneau de la via ferrata ne donne pas de cotation. Il précise les difficultés en ces termes:"Itinéraire assez long en traversée, avec des passages athlétiques et aériens dans la deuxième partie, au milieu de la Via, une échappatoire facile est équipée". Puis, vient une description complète:
"Accès 20 min
Altitude de départ 1333 m
Altitude d'arrivée 1610 m
Longueur de l'itinéraire de montée: 1000 m
Itinéraire de descente 45 min" 
Quel beau rocher!
  L'exposition est plein Sud, mais le cheminement le long de la falaise ménage de nombreuses zones ombragées. La première partie du parcours ne pose pas trop de difficultés: les prises naturelles sur le rocher sont nombreuses et les vires reposantes sont fréquentes. C'est le moment de profiter de la vue et du cadre, le rocher a des couleurs magnifiques. Si bien qu'arrivé à mi chemin, on est tout naturellement incité à continuer une ballade particulièrement plaisante.
  La seconde partie nous montre un changement radical de décors. Finies les vires tranquilles: nous voici dans la vraie falaise, celle qui nous confronte au beau rocher, car ici l'équipement est plutôt spartiate. Pour les pieds, tout va bien; pour les mains, on se demande souvent où on va bien pouvoir se tenir, à part au câble, comme le font la plupart des gens, et comme le faisait aussi le guide qui m'a initié en 2000 aux Vigneaux. C'est sûrement pour çà que le câble est gainé: pour inciter les gens à prendre des mauvaises habitudes (ce que j'ai vu à la Grande Fistoire).

  On trouve ici l'origine de la tradition, bien ancrée dans la région, d'équipement à minima, pour semble-t-il donner le goût de l'escalade aux ferratistes en leur offrant la possibilité d'avoir à chercher des prises naturelles. Vous l'avez compris, ce n'est pas ma conception de la via ferrata: je préfère nettement me confronter à des prises qui m'inspirent confiance, quitte à les voir se raréfier pour en rendre l'accès plus acrobatique, comme à la grotte à Carret, ou à les voir placées dans un surplomb, comme à Ornans, ou à Thônes, ou dans une verticale magique, comme à Crolles

La faille de la grotte Ogive
  Heureusement, j'aime ce rocher, qui devient de plus en plus beau et les dernières dalles sont un régal. Le point de vue est changeant, et un dernier coup d'œil sur la vallée de la Durance me ramènera bientôt à la réalité: où se trouve la sortie? Mon instinct me conduit à gauche, car c'est dans cette direction que le chemin est le plus large. Pas de chance, c'est sans issue et je dois désescalader les quelques rochers que je viens de passer. Le bon chemin, c'est donc le plus étroit, celui de droite!

  Après un parcours en forêt, il me ramènera par des sentiers sûrs mais vertigineux et à flanc de falaise, vers mon point de départ.

  Attention, le parcours effectué dans sa totalité est un peu long (1000 m de câble) et la seconde partie est sportive, verticale, exposée et soutenue. Si, comme moi, vous avez décidé de ne pas vous tenir au câble, vous aurez à vaincre vos appréhensions dans des passages particulièrement délicats. Si vous tenez le câble pour assurer votre équilibre, (et non pas pour vous tirer) vous trouverez quand même de beaux passages. Vous l'avez compris, ce qui fait l'attrait de cette via ferrata, c'est plus le cadre et le point de vue sur la vallée que l'équipement; une magnifique ascension. En un mot, cette via ferrata vaut le voyage.
1er Juillet 2006

La vallée de la Durance

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